Edition à tout prix ?
Suite à un article de Queenkelly (bien que je n'ai pas encore envoyé mon manuscrit aux éditeurs traditionnels) je me pose aujourd'hui des questions, à savoir quant au bien fondé de l'auto-édition.
Si vous ne savez pas de quoi je veux parler, il s'agit de se publier soi-même, sans passer par un arnaqueur (plus d'info ici sur les autres différentes façons de se faire publier.)
Dans son article, Queenkelly fait référence à la qualité des ouvrages produits via des structures dépourvues de direction littéraire. N'importe qui peut se faire publier à moindre coût, par exemple, sur lulu.com. Parmi ces n'importe qui, il peut y avoir de véritables écrivains, n'ayant pas trouvé de structures réceptives pour un projet particulier, mais aussi des apprentis qui ont travaillé leur texte.
Comme le souligne Queenkelly, l'absence d'un directeur littéraire se sent au travers de maladresses de style, de narration, de cohérence... Bref, cette porte ouverte, cette solution de dernière chance est-elle satisfaisante ? Faut-il vouloir être édité à tout prix, même par soi-même, si on sait que la qualité s'en ressent ?
J'ai déjà lu quelques manuscrits, certains demandant plus de travail que d'autres, avec dans le lot, celui de C. qui se détache nettement. Tous ces bouquins potentiels, avec un bon travail de finition, seraient très agréables à lire. Ils ne méritent pas de finir à la corbeille. Et leurs auteurs se donnent à fond.
Pendant un temps, je clamais que si tous les éditeurs refusaient un bouquin, il y avait des raisons, aussi était-ce inutile de chercher à l'imposer au moyen du compte d'auteur.
"Il faut savoir se faire une raison."
TADA !
J'en suis un peu moins sûre aujourd'hui. Nous (apprentis-)auteurs, n'écrivons-nous pas des textes qu'il nous aurait plu de lire ? Même si le résultat à compte d'auteur n'est pas à la hauteur du résultat à compte d'éditeur, n'est-il pas possible que le lecteur s'y retrouve ?
S'il est indulgent, oui. Du moins, c'est ce qu'a dit Queenkelly.
Je crois que je me satisferais sans peine de quelques lecteurs spontanés si tous mes essais se voyaient refusés par les éditeurs traditionnels. Mais mon soucis de perfection (impossible et gênant travers) me susurre un avis contraire. Heureusement, je n'en suis pas encore là, j'ai un peu de temps pour y réfléchir. ;)
A lire : le témoignage de Emmanuel Guillot, publié à compte d'auteur, pour ceux que ça intéresse.