La Course de la Lumière (3)

Publié le par Syven

Bon, voici la suite du dernier extrait. Ce n'est pas encore parfait et c'est un peu délicat comme passage. A vous de juger ! Bonne lecture :)

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***

Le songe s’effilochait tandis que Keegan revenait à son corps, à la réalité, à contrecœur, à regret… Puis elle s’éveillait. Car l’appel du Cinquième Cercle sonnait à chaque aube comme le clairon de sa démence.

Le Cercle tambourine et résonne, il me harcèle.

Il lui contait un impossible destin, il l’appelait son Élue, il annonçait le retour de l’Ange…

Mais je ne suis pas un ange ! 

Keegan s’accrocha au fil ténu de sa raison qui lui dictait de résister au Mentor. Son corps se raidit, ses doigts se crispèrent sur les draps. Sa colère gronda, accrue à mesure que le rythme infernal la martelait. Elle enfla au point de submerger tout son être, et alors, elle éclata, chassant les tambours !

Le silence revint. Il s’était écoulé quelques minutes, peut-être une heure… Comment savoir ?

La respiration hachée de Keegan alerta Solal qui se tourna de son côté. Ses yeux bleus la dévisagèrent et le jeune homme l’invita d’un geste dans ses bras. Elle s’y blottit avec reconnaissance.

Solal sépara ses longues mèches châtain, puis il les écarta de son visage pour l’embrasser. D’une voix douce, il l’interrogea. Pourquoi cet air égaré ? Un mauvais rêve ? Un vrai cauchemar ?

Keegan acquiesça d’un hochement de tête muet. Lovée au creux de ses entrailles, une boule d’angoisse déraisonnée la dissuadait de se confier. Il ne fallait pas qu’il sache.

Mais Solal n’était pas dupe. La jeune femme, plus étrange chaque jour, tremblait dans ses bras. Un peu plus tard, pendant qu’elle s’habillait avec précipitation, il l’observa à la dérobée. Le fuyait-elle ?

La porte d’entrée claqua. Il songea qu’ils avaient à peine échangé deux mots. Il quitta son lit à regret. Un coup d’œil dans une glace l’assura que, ce matin encore, ses cheveux bruns en bataille seraient difficiles à discipliner. Il prit le parti de déjeuner en premier lieu, Keegan obscurcissant ses pensées.

Elle changeait. Elle avait perdu l’appétit et maigrissait à vue d’œil. Chaque jour, ses cernes creusaient davantage son visage fatigué. Son naturel joyeux s’était évanoui en même temps que son entrain coutumier, et sa tendresse comme ses rires n’étaient guère plus qu’un souvenir.

Parfois, Solal l’entendait marmonner, seule dans une pièce à faire les cent pas. Quand il l’interrompait, elle éludait ses questions avec des airs de gibier traqué. Elle lui cachait quelque chose. Il finirait bien par découvrir quoi… Du moins, il l’espérait.

En face de lui, sur la photo accrochée au pêle-mêle de la cuisine, Keegan rayonnait. Solal ne lui avait pas vu ce sourire depuis longtemps. Un doute l’assaillit : lui sourirait-elle à nouveau de la sorte ?

***

Keegan hâta le pas. La foule l’abrutissait. Ne pouvait-elle donc avoir la paix ?!! Une migraine la tançait. A cela s’ajoutait le rythme lointain des tambours. Juste assez fort pour être audible. Elle lança un coup d’œil furtif à la recherche d’une autre personne qui les entendrait...

« Je vais devenir folle à lier ! » maugréa-t-elle intérieurement. Déterminée, elle serra les dents. Ce n’était que son imagination.

Le Cercle l’obsédait jusque dans son sommeil qui la conduisait auprès de son cher adiale, Draize. Ce cheval-dragon imaginaire – imaginaire ! imaginaire ! – lui seul l’aidait.

Solal s’était rendu compte de son trouble. Mais, comment lui parler de ses songes, de ces obsessions ? Et d’Halex ? Non. C’était impossible. Elle devait garder le silence.

Keegan s’engagea dans une rue secondaire pour se soustraire à la multitude de gens qui, d’un pas pressé, poursuivaient une vie ordinaire qu’elle leur enviait. Au loin, une horloge sonna dix heures. Solal avait sûrement quitté leur domicile. Elle allait retourner se coucher.

Ainsi, elle n’entendrait plus les tambours et cette voix lancinante qui lui répétait : « Ange !… Ange !… Ange !… Ange des Arceaux, Ange de la Terre ! Reviens !… »

Car Draize la protégeait dans ses rêves. Des larmes embuèrent ses yeux devenus d’un vert intense. Keegan marcha plus vite et rugit en elle-même :

« Ce n’est qu’une invention ! La licorne n’existe pas ! Non ! Elle n’existe pas ! Elle n’existe pas !

─ Le Cercle t’attend, mon Ange ! » lui assura le Fabuleux.

« Non ! » hurla Keegan. « Non ! Non ! Non ! »

***

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Publié dans Les mondes

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M
J'ai fait le tour des articles que tu as écrit durant mon abscence, et je voulais te dire que ton imagination est incroyable, j'ai particulièrement aimé la mini-histoire ou bout d'histoire je sais pas, de la mort et de son sac. <br /> À bientôt, Maja.
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B
Bien , bien... On attend la suite .(j'aime bien le dialogue intérieur, et les irruptions de dialogues sans guillemets: ça a un effet dramatique! )
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B
Héhé ! Je le garde en réserve pour plus tard celui-là !    ;-)
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